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Anathème

Extraits de presse :


[…] De l’intention à la réalisation, cela donne quoi ? Il y a d’abord un problème de sélection du texte. Jacques Delcuvellerie prend le risque de réduire Dieu à un aspect non négligeable mais pas unique, celui du dieu vengeur. Personnellement, je trouve cela très sain. Beaucoup de chrétiens et de non chrétiens ne connaissent la Bible que par le message d’amour du Christ. Or l’Ancien testament nous présente un Dieu d’extermination et de conquête, un alibi pour tous les monothéismes issus du Livre, dans l’ordre chronologique, juifs, chrétiens et musulmans. Donc bravo à Delcuvellerie qui retourne aux sources de ce mélange politico-religieux qui nous empoisonne. Mais le Groupov, c’est aussi une esthétique exigeante, qui varie de spectacle en spectacle. Anathème joue sur l’épure et la répétition obsessionnelle. Epure visuelle du diptyque proposé : le premier volet s’appuie sur des tableaux de paysages bibliques plutôt paisibles, d’un peintre américain du XXè siècle. Les récitants et chanteurs, voix superbes, haut perchés sur scène, à peine visibles, déversent sur nous cette voix divine haineuse et exterminatrice. Le deuxième volet voit défiler les victimes de ce jeu de massacre. Une vingtaine de figurants (âges, sexes, races mêlés) s’offrent dans leur nudité désarmée à la rage divine. Selon votre sensibilité ou votre vécu personnel, vous y verrez la Shoah ou tout autre massacre ethnique, passé ou actuel, dicté par l’homme au nom de Dieu. Dans cette deuxième partie, impossible de ne pas être touché, même si la répétition obsessionnelle du même discours et du même défilé frise la saturation. 

Christian Jade, Radio Musiq’3, 14/05/2006

 

L’après « Rwanda 94 » du Groupov est un nouvel oratorio théâtral, basé exclusivement sur des textes de l’Ancien Testament et faisant état des massacres ordonnés par un Dieu vengeur, destructeur, exterminateur. Trois chanteuses et six récitants développent, scandent, amplifient l’énormité de la violence, la virulence de la cruauté – en des chœurs parfois miraculeux, sur des compositions musicales de Garrett List et Jean-Pierre Urbano. Jacques Delcuvellerie prend, avec l’option de la profération, le risque d’éroder la portée pourtant essentielle du propos, où surgiront des êtres dénudés, des corps disparates, tremblants, métaphore des victimes de partout, de toujours. 

M.BA In La Libre Belgique, 10/05/2006

 

Au Théâtre National, le spectacle le plus « difficile » : Anathème de la « tribu » Delcuvellerie (Groupov), créé dans le fiévreux Avignon 2005, pris donc en otage d’une polémique mal posée. Anathème, c’est l’Ancien Testament, paroles originelles et morceaux choisis, texto sur scène. Anathème, c’est aussi emmener le spectateur un pas au-dessus de l’exaspération. C’est réussi avec brio. Entre cantate et rituel, le diptyque (de plus de 2h30) convoque, questionne, voire prêche ou démontre le lien entre monothéisme et génocide. […] Le scénographe Johan Daenen construit l’espace mental. En toile de fond, de calmes peintures, paysages romantiques de l’Américain Bierstadt contrastent avec la colère exterminatrice de Dieu. Sombres, sobres, sur une composition de Garrett List et de Jean-Pierre Urbano, installés en hauteur, six récitants et trois chanteuses, vont déverser (en variation vocale) le texte sacré, la Bible à contre-courant de son message d’amour. L’Ancien Testament, une déferlante de massacres du peuple hébreu, de la sortie d’Egypte à la Terre de Canaan, plaies ordonnées par un Dieu-tout-puissant. On frise l’asphyxie lorsque surgit la 2ème partie. Plateau nu, blancheur crue. Expressifs, en cris silencieux, 19 personnages hébétés (femmes, hommes, jeunes, vieux, beaux, laids) font une entrée singulière, un à un, et se déshabillent. Nus, ils entassent vêtements et accessoires et s’assoient côte à côte dans un carré de lumière, pudiques, dignes, humiliés, la peur contenue. Un renvoi implacable à l’épuration ethnique. Génocides : Juifs, Arméniens, Cambodgiens, Bosniaques, Rwandais. Difficile d’applaudir. Anathème n’est pas un spectacle. C’est une expérience de l’écoute. Un retournement de situation. Le travail artistique est volontairement minimaliste et austère. Porté par des interprètes remarquables, il demande un effort-limite de la part du spectateur. Ses effets sont à retardement. La Parole de Dieu ne laisse personne indifférent.                                                             

Nurten Aka In le Journal du Mardi, 09/05/2006

 

[…] Ce spectacle, majeur mais controversé […]                                                                                        In Vers l’Avenir, 06/05/2006

 

[…] Avant de répondre au problème de l’accueil, qui n’a pas concerné que le spectacle de Delcuvellerie mais presque toute la programmation 2005 d’Avignon, rappelons que le parcours théâtral de Jacques Delcuvellerie est intimement lié à celui du collectif Groupov, qu’il a fondé en 1980. Il y a un précédent à Anathème : le spectacle Rwanda 94, qui se posait déjà, entre autres, la question de la responsabilité de l’Eglise dans ce massacre entre deux ethnies converties au catholicisme. Un spectacle qui a fait le tour du monde avec des grincements de dents mais peu d’attaques frontales et globales. Cette fois, avec Anathème, c’est une des sources majeures des croyances judéo-chrétiennes, qui est la cible : la Bible et en particulier l’Ancien Testament. […] Beaucoup de chrétiens (et de non chrétiens) ne connaissent la Bible que par le message d’amour du Christ. Or l’Ancien Testament nous présente un Dieu de vengeance, d’extermination et de conquête qui a servi les chrétiens lors de leurs croisades, anciennes et contemporaines. Bush a bien de la peine à se défendre, en Irak, d’une guerre de civilisations où les chrétiens pro sionistes de son entourage ont fabriqué une idéologie quasi biblique, du bien contre le mal pour justifier les guerres actuelles au Moyen Orient. […] La forme une cantate magnifique avec images bibliques douces en contraste […] et puis une deuxième partie, une heure et quart où défilent, dans leur nudité les victimes de ce dieu vengeur […] c’est émouvant. Utilisant le corps et la voix des acteurs, un espace sonore et des images qui puissent faire écho à la force et à la violence des propos, il veut faire en sorte que le théâtre soit le lieu de ce questionnement qui a presque déserté notre quotidien au moment où le « sacré » réapparaît de plus en plus présent dans les conflits à répétition que connaît notre monde perturbé. 

Christian Jade, RTBF, La Première, Culture Club, 05/05/2006

 

One of the revelations of the last year’s Avignon festival, this mighty play looks set to cause a sensation in Brussels also.

In The Bulletin, 04/05/2006

 

« Anathème est le spectacle le plus radical du festival », soulignait avec passion le directeur d’Avignon l’été dernier. […] Première partie avec seulement le texte, la musique et une image de fond qui change lentement. La seconde débute avec l’entrée, un à un, d’une vingtaine d’humains de tous âges et de toutes conditions. Démunis, nus, écrasés sous la parole divine. Si crédibles qu’à Avignon certains crurent qu’ils avaient été recrutés dans la rue. 

Jean-Marie Wynants In Le Soir/Le Mad, 03/05/2006

 

[…] Pointons quelques rendez-vous qui risquent de faire parler d’eux. […] Les Liégeois du Groupov, guidés par Jacques Delcuvellerie, à qui l’on doit le phénoménal Rwanda 94, présentent Anathème, créé l’été dernier au Festival d’Avignon et qui exhume de la Bible les innombrables exhortations au meurtre. Un spectacle puissant. 

M.S. In Télémoustique, 03/05/2006

 

Le Kunsten Festival des Arts, à Bruxelles, accueille le spectacle vivant engagé et novateur avec une vingtaine de créations et des reprises comme Anathème, qui pense génocide et monothéisme dans une démarche scénique radicale. […] La puissance évocatrice du Groupov, héritier de Grotowski et de son théâtre de laboratoire, éclate dans la seconde partie, avec l’arrivée de 19 comédiens hébétés et muets, alors que la lecture se poursuit. Leur force expressive, leur entrée singulière puis leur occupation massive d’un espace symboliquement cadré, jettent le trouble. Leur expérience marque nos corps, elle évoque un enfer concentrationnaire.

Laurent Geffroy In TOC, mai 2006

 

Le puissant Anathème, de Jacques Delcuvellerie et du Groupov, sur le dieu des massacres, a divisé Avignon par sa radicalité.

Guy Duplat In La Libre Belgique, 25/11/2005

 

[…] le Groupov liégeois de Jacques Delcuvellerie propose un Anathème composé d’extraits de l’Ancien Testament et qui, au fil de son déroulement, devient une extraordinaire métaphore des génocides, des emprisonnements en camps de concentration, des tortures, des violations journalières des droits de l’homme. La première partie ne laisse place qu’au texte sacré. Durant plus d’une heure, les paroles du Dieu vengeur retentissent sur fond sonore de musique et de chants, sans qu’il se passe le moindre événement sur scène, hormis la lente métamorphose d’un paysage projeté sur écran géant. Démonstration est faite qu’un texte bien dit, est susceptible de ne pas ennuyer à condition que la présence vocale des interprètes, mêmes invisibles, soit réelle.

Michel Voiturier In La Revue Générale, n°10, octobre 2005

 

[…] L’énormité de la violence, la virulence de la cruauté. Au centre : des paysages escarpés, intouchés, de plus en plus sombres. Et les mots qui montent et se répondent et se répètent, enfilés, effarants. Les voix qui s’élèvent et se mêlent : les plus beaux moments, quand chant et parole se superposent, ne composant plus qu’un chœur miraculeux, grâce notamment aux compositions musicales de Garrett List et Jean-Pierre Urbano. 

Marie Baudet In La Libre Belgique, 12/07/2005

 

[…] En 1999, Jacques Delcuvellerie et le Groupov débarquaient avec Rwanda 94. Ils reviennent avec un tout aussi monumental Anathème […] Il y a du sacré dans cet agencement scénique volontairement austère qui encercle un plateau vide […] Rarement au théâtre il nous aura été donné d’approcher cette histoire d’aussi près, d’en sentir toute sa résonance contemporaine […] qui s’apparente à un défi tant la tâche apparaît impossible. Une performance – on hésite à employer ce mot si souvent galvaudé – qui nous renvoie dans les cordes de notre bonne conscience d’être civilisé. 

Marie-José Sirach In L’Humanité, 12/07/2005

 

[…]Passé le choc de la représentation […] plusieurs images reviennent en mémoire. Celles d’une humanité apparaissant à nu sur le plateau. Hommes et femmes, jeunes ou vieux, Africain défiguré ou musulmane voilée : ils se dépouillent de tout. En rangs serrés, le regard vide, ils paraissent supplier le public. On pense aux camps de concentration, hier, à Sebrenica ou au Rwanda, aujourd’hui. L’appel muet de ces peuples sacrifiés résonne longtemps après le spectacle. 

B.B. In La Croix, 12/07/2005

 

[…] Après presque dix ans de travail sur Rwanda 94, Jacques Delcuvellerie et les artistes du Groupov s’imposent une nouvelle et terrifiante épopée […] il faut voir et revoir, entendre et réécouter l’hallucinant spectacle du Groupov, une œuvre dure et sans aucune concession.

Danièle Carraz In La Provence, 12/07/2005

 

[…] Bien qu’Anathème nécessite une écoute attentive, c’est une performance intense et éveilleuse de conscience qui ne va pas laisser les théologiens de glace. 

Ludo Dosogne In De Morgen, 14/07/2005

 

[…] pas une seconde l’attention ne décroît. Le Dispositif impressionne […]La puissance évocatrice du Groupov, héritier de Grotowski et de son théâtre de laboratoire, éclate dans la seconde partie, avec l’arrivée de comédiens hébétés. Leur force expressive, leur entrée singularisée puis leur occupation massive d’un espace cadré jettent le trouble. Leur expérience marque nos corps, elle évoque un enfer concentrationnaire.

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