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La grande imprécation devant les murs de la ville (sur le chemin de LA MERE)

Extraits de presse :


Au pied de la muraille, la prière reste sans écho

Dans sa mise en scène, Jacques Delcuvellerie a accordé beaucoup d’importance au corps (le mouvement, les attitudes) et à la musique. Etude du geste, mime, expression corporelle… […] Chaque mouvement, précis, décomposé, prend de la valeur, capte l’attention.

M.-C.D. In Vers l’avenir, 17/11/1994

 

Planète Groupov, cinq parfums

Au départ d’un texte abrupt et archétypal, une épure théâtrale qui esquisse magnifiquement le croquis du combat d’une esseulée contre tous, d’une femme du peuple contre le pouvoir inébranlable.

Claire Diez In La Libre Belgique, 09/11/1994

 

Le Groupov investit le Varia « Sur le chemin de la vérité »

C’est une vibrante Francine Landrain, qui raconte son histoire, dénonce l’ordre social, et laisse éclater la grande et magnifique imprécation de sa colère impuissante. […] Dans une mise en scène superbe de sobriété et de force, La grande imprécation déverse un torrent de paroles, donne la voix à la femme qui déploie toutes les ressources dont elle dispose et se dépasse, mais échoue.

Marine Dubois In Privilège, 12/10/1994

 

Une « Grande imprécation » impeccable

On s’emmêle les touches dans les superlatifs pour tenter de décrire la nouvelle création du Groupov, La grande Imprécation devant les Murs de la Ville, de Tankred Dorst. La mise en scène de Jacques Delcuvellerie, personnelle sans jamais étouffer la richesse du texte, la musique live de Baudouin De Jaer et Jean-Yves Evrard, et les interprétations magistrales de François Sikivie, Luc Brumagne, Olivier Gourmet mais, surtout, de Francine Landrain, portent cette pièce, plongée dans la Chine paysanne d’hier et d’aujourd’hui, vers des sommets émotionnels que le théâtre n’atteint que très rarement.

In La Cité, 06/05/1993

 

« La Grande Imprécation devant les murs de la ville » au Théâtre de la Place

Naissance d’une résistance

Le Groupov conte une parabole de Tankred Dorst sur le pouvoir de l’imaginaire. […] Etape dans le parcours du Groupov vers « La Mère » de Brecht, le dernier volet du projet Vérité, « La Grande imprécation », vue par Jacques Delcuvellerie, nous plonge dans une très belle évocation de ce que peut charrier le théâtre lorsqu’il revient à son rôle essentiel : émouvoir, susciter l’interrogation, éveiller la conscience. […] Faussement dépouillée, redoutable et fascinante, la scénographie de Johan Daenen dresse un mur damier mordoré, implacable, abstrait, insaisissable, au pied duquel court une passerelle, symbole d’une première prise de pouvoir. […] Collant au plus près au déroulement du suspense, les éclairages de Philippe Sireuil se font brûlants ou glacials selon l’humeur, tandis que Baudouin De Jaer et son complice Jean-Yves Evrard passent du gong à la flûte et autres instruments inventés pour évoquer les sonorités orientales et accompagnent l’évolution des acteurs avec une inventivité et une sobriété envoûtantes. Originaux et à la fois proches des coutumes, les costumes imaginés par Greta Goiris enserrent les deux officiers dans une ironique carapace de scarabée tandis que les pantalons flous de la femme et du soldat laissent toute liberté à l’impertinence de leur comédie vitale. Les comédiens enfin ondulent avec beaucoup d’astuce entre l’humour distancié, parfois très pédagogique de Dorst, et l’émotion désespérée de notre humaine condition. […]

Christelle Prouvost In Le Soir, 24/04/1993

 

Armature de théâtre en armes, fable de femme et de larmes « La Grande Imprécation devant les murs de la ville » de Tankred Dorst monté par Delcuvellerie esquisse le croquis d’un combat esseulé contre tous. Pièce-squelette, forme-épure. Emotion. On le voit, les personnages mis en jeu, en joute, par l’Allemand Tankred Dorst au début des années soixante, sont dessinés comme des archétypes. Sa « Grande Imprécation devant les murs de la ville » est construite comme une pièce didactique. Démonstrative. Son armature est de bois rude. Sa fable est un squelette aux visibles articulations. Restituée en français par Gaston Jung, sa langue est sans relief aucun. Qu’est ce qui fait donc le charme de ce spectacle, sa grâce, sa fébrilité, sa puissance émotive ? Car cette histoire ancienne d’un lointain pays aux lois de loups, érafle, résonne, vibre, suscite l’empathie. […] On doit ce trouble au raffinement du spectacle plus qu’à son texte, au décor du Johan Daenen, profilé comme une épure orientale aux contours imperceptiblement déséquilibrés, dépourvue d’ornementation, cisaillée par une noire passerelle de fer. […] Ce trouble, on le doit aussi aux atmosphères sonores de Baudouin De Jaer, vraies partenaires des acteurs. […] On le doit encore à la stylisation des costumes dessinés par Greta Goiris. On le doit enfin au magnifique investissement des acteurs du Groupov qui, sans les singer, se sont imprégnés des attitudes angulaires et composées des épopées de Rama ou du Kabuki. […] La matière de cette « Imprécation » était brute et le ciseau du sculpteur Delcuvellerie a effilé le roc sans trahir sa masse.

Claire Diez In La Libre Belgique, 24/04/1993

 

[…] une ambiance de l’allemand Tankred Dorst, intitulée : « La Grande Imprécation devant les Murs de la Ville ». Un titre compliqué pour une action simple mise en scène avec tact et force à la fois par Jacques Delcuvellerie. […] La mise en scène de Jacques Delcuvellerie est volontairement sobre, discrète, mais totalement maîtrisée. Les soldats grotesques par le costume et la démarche, apportent une verve de B.D. à une intrigue parfois statique. Des percussions chinoises donnent une tonalité et un rythme à l’ensemble et soulignent sans emphase, certains états d’âme. Francine Landrain prête son énergie et sa ruse au personnage de la paysannerie révoltée alors que François Sikivie campe le faux mari avec une retenue exemplaire. Au total, un spectacle qui sonne juste, reflet du monde tel qu’il est, l’individualisme mène à l’impuissance face à l’Empereur, tous les Empereurs, il suffit de regarder autour de soi.

Christian Jade, RTBF – Radio Une – JT de 9h00, 24/04/1993

 

Au théâtre de la Place, les charmes d’un théâtre utile

[…] il serait dommage de réduire cette brillante création à un simple spectacle de transition. Le récit peut s’assimiler à une fable qui, même si elle se situe dans un univers chinois volontairement imprécis, vise d’abord à éveiller l’attention du spectateur sur quelques sujets qui le concernent immédiatement : l’oppression des pouvoirs totalitaires, la tyrannie de l’homme sur la femme, le poids de l’injustice sociale… On se retrouve forcément devant un théâtre qui veut remuer les consciences. Mais on est très loin de toute leçon de morale définitive ou de tout didactisme pesant. D’abord parce que les membres du Groupov n’ont nullement voulu éliminer l’émotion […] Il n’y a ici aucune sensiblerie ; tous les écueils du mélo sont adroitement évités […] Mais si le spectacle ne se confond pas avec un lourd pensum moralisateur, c’est peut-être avant tout grâce au soin apporté à toutes ses composantes et à la parfaite harmonie qui régit leur combinaison. On sent ici que tous, comédiens, scénographe, concepteur de l’éclairage, musiciens ont participé à chaque étape du projet et se sont trouvés en accord sur une démarche artistique globale. […] Avec « La Grande Imprécation… » le Groupov nous offre une formidable leçon de théâtre utile, dérangeant, actuel, sans oublier un seul instant le plaisir du spectacle.

Pierre Duculot In  La Wallonie, 26/04/1993