Texte & Publication

Sur la limite, vers la fin. Repères sur le théâtre dans la société du spectacle à travers l'aventure du Groupov. - 2012



Catégorie : Sur la limite, vers la fin
Auteur : Jacques Delcuvellerie
Tiré de : publié par Alternatives théâtrales
Date : 2012

Sur la limite, vers la fin

Repères sur le théâtre dans la société du spectacle à travers l'aventure du Groupov


Edition Alternatives Théâtrales, avec l’aide du Groupov.

Ce livre a été conçu et réalisé afin d‘être disponible à l’occasion des dernières représentations d’Un Uomo Di Meno (Fare Thee Well Tovaritch Homo Sapiens) à Liège en 2012. Ce qui fut fait.

Ses 430 pages contiennent avant tout des textes de réflexion à caractère théorique dont le centre d’intérêt commun peut se résumer au sous-titre de la couverture «Repères sur le théâtre dans la société du spectacle à travers l’aventure du Groupov». Il s’agit très majoritairement d’écrits de Jacques Delcuvellerie, mais on y trouve également des contributions d’autres membre du Groupov, et d’auteurs extérieurs, observateurs perspicaces de notre travail. De nombreuses photos accompagnent ce parcours, dont un port-folio de 17 pages au centre du livre.

Voici en quels termes Jacques Delcuvellerie exposait la motivation qui ont présidé à la structure de l’ouvrage :

 

Le Groupov est une entreprise expérimentale au sens premier du terme :    

celui de la traversée d’un territoire inconnu

Par contre, il ne constitue pas un laboratoire lequel,   

par définition, simule et réduit  les terrains de l’expérience   

pour s’en assurer la maîtrise.

Éric Duyckaerts



(...) à un moment donné, il m’est apparu que le « roman » du Groupov constituait peut-être son œuvre principale. Les expériences et les spectacles s’évanouissent dans l’air d’un soir, ces instants fugaces peuvent être éblouissants, aucune trace duplicable, même les mieux intentionnées, ne saurait en préserver la magie et l’intensité spécifiques. En même temps, l’histoire procédant toujours d’un récit – ce que je nomme ici le « roman » – ne saurait se constituer qu’à partir de traces. Et si ce «roman» présente quelque intérêt, par chapitres ou phases successives (pourquoi passent-ils d’ici à là, et comment ?), il ne saurait se conter sans ce mélange de traces des actions et des écrits de la réflexion qui les a provoquées, critiquées, accompagnées.

C’est sur ce deuxième plan que se situe ce livre. Le roman de la pratique s’y évoque, se cite, se devine, mais c’est avant tout la part réflexive qui s’y expose. Sur ce long chemin, le désir inaugural et toujours vivace de la traversée d’un territoire inconnu nous a contraints en permanence à réfléchir la pratique. Pour déplacer ou dépasser les phases successives de cette traversée, il a bien fallu analyser les conditions historiques de sa production, la situation héritée et actuelle de chaque élément dans ce que, littéralement, nous mettions en jeu: corps, espace, temps, relations au public, technologies, etc. Sans cette réflexion en mouvement, sans cette conscience, le «territoire inconnu» devient vite la réitération futile ou vaine de ce qui s’est inventé dans une nécessité autrement plus profonde, ailleurs et avant.
C’est donc, à la fois et surtout, dans la connaissance de l’héritage artistique commun et dans l’analyse critique de ses propres expériences que se dégagent d’éventuelles voies d’accès – ou au moins d’approche – vers l’in-ouï, voire vers le deuil du rêve de celui-ci.
Il en résulte une caractéristique commune à l’ensemble de ces écrits: ils réfléchissent aussi leurs propres conditions d’énonciation, la situation concrète de la pratique où ils s’articulent.
Ce qui a entraîné deux conséquences, pour nous visibles a posteriori
D’une part, un travail par phases nettement différenciées. En quelque sorte, l’analyse de ce que nous faisons finit par épuiser ce moment et on n’y reviendra pas. Cela peut être long et vaste, comme la période RWANDA 94 qui comprend sur près de quinze ans plusieurs spectacles, films, workshops, écrits. Mais, en dépit des sollicitations et – sans aucun doute – de l’intérêt évident, le Groupov n’a pas réitéré avec une période Palestine... Pétrole... Ou Immigration. De même, après les cinq années du triptyque « Vérité » conclues par la « copie » de LA MÈRE, nous n’avons plus monté publiquement Brecht. Chaque phase n’épuise pas le « sujet », elle épuise notre appropriation (en fait : notre langue). Voilà l’objet scénique et les recherches que nous pouvions produire sur ce terrain, nous ne saurions, hélas, faire plus ou mieux.
D’autre part, réfléchir les conditions de la réflexion et de l’expérimentation, nous a amenés à nous risquer là où nous n’étions pas nécessairement les mieux armés: études et visions de l’histoire, des religions, des philosophies... Mais, après tout, c’est à quoi se livre toujours – qu’il le veuille ou non – tout artiste qui organise une « représentation ». Nous étions de ceux (de Claudel à Brecht, de Pasolini à Müller), qui ne croient pas que la pratique artistique se réduise ou s’assèche de refonder sans cesse sa vision du monde et inévitablement de s’opposer à d’autres.
Par conséquent, de nombreux textes ayant pour centre des réalités liées concrètement à la «représentation» (le chœur, la question du témoignage, la création collective, les méthodes, la formation de l’acteur, etc.), les exposent et les interrogent en sorte qu’elles renvoient aussi à des questions beaucoup plus larges. De toutes celles-ci, plusieurs s’avèrent récurrentes, même si les réponses dans la pratique (créations et expériences) diffèrent beaucoup selon les chapitres du «roman». Car, au fond, si les territoires sont vécus comme inconnus, les motivations qui poussent à leur traversée ont quelque chose d’obsessionnel.
                             
(extrait de Constantin Gavrilovitch, dans Sur la limite, vers la fin, page 24-25)



Il a résulté de cette approche que le livre est organisé à la fois chronologiquement et thématiquement. Il part bien de 1980 et nous conduit jusqu’en 2012, mais ce parcours s’ordonne parfois diachroniquement, par thèmes. On trouvera ci-dessous le plan général avec ses différents chapitres.


Deux remarques encore :


    -    Si la qualité graphique et la mise en page de l’ouvrage sont impeccables, le livre a néanmoins un peu souffert d’avoir été composé dans l’urgence de sa sortie simultanée avec la reprise d’Un Uomo Di Meno. Il comporte donc encore des coquilles, des erreurs, nous fournissons toujours un errata de ces fautes à ceux qui désirent l’acquérir.


    -    Des textes pour nous essentiels ont été publiés depuis la parution du livre (2012). On trouvera les principaux dans cette rubrique «Textes et Publications» de ce ce site, tels  Le hiéroglyphe humain tend à s’effacer  ; Une transgression impérative et pondérée ou encore Vers une solution imparfaite.

 

 


 

Sur la limite, vers la fin

Repères sur le théâtre dans la société du spectacle à travers l'aventure du Groupov

 

 

Table des Matières

Préfaces                                                                                                   

 

Le Théâtre de la pensée     

Georges Banu

10

 

Le Groupov, c'est la beauté de l'éthique

Jean-Marie Piemme

17

 

 

Constantin Gavrilovitch

Jacques Delcuvellerie

23

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre I

L'atelier de recherche permanent sur les restes (1980-1987)

 

De la maladie, une arme

Jacques Delcuvellerie

32

 

Introduction

44

La dette et l'intérêt (extraits)

Jacques Delcuvellerie

45

 

Sur l'urgence (extraits)

Jacques Delcuvellerie

54

 

Sur la limite

Jacques Delcuvellerie

            56

 

Entre autres

Jacques Delcuvellerie,

Eric Duyckaerts,

Francine Landrain           

63

 

Le Deuil Impossible

Jean-Marie Piemme

71

 

Tradition/Trahison

Entretien avec Jacques Delcuvellerie

par Benoît Vreux

74

 


 

Chapitre II

Pratiques en souffrance de théorie


 

Introduction

82

 

Les ateliers Ici/Maintenant

87

 

Les 3 types de clairières

92

 

Exemple de décalage : TRASH

97

 

Paris. Place de Clichy

Septembre 1990

Marie-France Collard

98

 

Une vision

Jacques Delcuvellerie

103

 

L'invention d'une méthode

Jacques Delcuvellerie

103

 

Chapitre III

Chevaucher le tigre

(L'expérience pédagogique)

 

Introduction

119

 

Le jardinier

Jacques Delcuvellerie

120

 

Transmettre à courant

Entretien avec Jacques Delcuvellerie

par Bernard Debroux

133

 

Chevaucher le tigre

Jacques Delcuvellerie

146

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Chapitre IV

Travailler dans la "Vérité"

(1987-1990)

 

 

Introduction

157

 

À CELLE QUI ÉCRIT LULU/LOVE/LIVE

(CINQ CONDITIONS POUR TRAVAILLER

DANS LA VÉRITÉ)

Jacques Delcuvellerie

158

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre V

La question de la question

de la "Vérité"

(1990-1995)

 

Introduction

202

 

La question de la question

de la Vérité

Entretien avec Jacques Delcuvellerie

réalisé par Benoît Vreux

204

 

Nous ne sommes pas encore

les contemporains de Galiliée

Jacques Delcuvellerie

226

 

Des murs qui s'écroulent, des murs

qui s'érigent

Jacques Delcuvellerie

233

 

Tendre vers Brecht

Jacques Delcuvellerie

244

 

Le choeur des prières solitaires

Jacques Delcuvellerie

249

 


 

 

 

Chapitre VI

Une tentative de réparation symbolique

envers les morts à l'usage des vivants (1996-2011)

 

Introduction  

262

 

Réceptions et lecture

de RWANDA 94, trois regards                

263

 

Lettre au Groupov

Claire Ruffin

264

 

RWANDA 94,

Un événement

Georges Banu

270

 

Pour une esthétique

de la résistance

Philippe Ivernel

275

 

RWANDA 94, une tentative

Jacques Delcuvellerie

283                               

 

 

 

Choralités encore et polycholarité

298

 

Le choeur pour donner à entendre

le témoin, l'écho du théâtre

pour retenir le cri (extraits)

Claire Ruffin

299

 

Le Choeur des Morts

 

Jacques Delcuvellerie

302

 

Face à ce qui se dérobe :

La choralité à l'oeuvre

dans RWANDA 94

Martin Mégevand

307

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

Chapitre VII

Sur la limite, vers la fin

(les fondamentaux)

 

Introduction

321

La résistible ascencion du gladiateur

Jacques Delcuvellerie

323

 

Vers une fabrique de spectre

Jacques Delcuvellerie

331

 

Réel, fiction, hallucination

le combat avec l'ange

346

 

Introduction

358

Le collectif, un désaccord

Jacques Delcuvellerie

359

 

Collectivité de création

et création collective

Marie-France Collard

et Jacques Delcuvellerie

 

Et cette  nostalgie

est révolutionnaire

Jacques Delcuvellerie

374

 

 

 

 

 

Post-scriptum

FARE THEE WELL TOVARITCH

HOMO SAPIENS

 

Introduction

388

 

Pier Paolo Pasolini

UN UOMO DI MENO

 

Jacques Delcuvellerie

390

 

Viae (critique-autocritique)

Jacques Delcuvellerie

395

 

 

 

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405